CGT Cheminots : rassemblement national le 31 janvier 2013

15 janvier 2013

Alors que vont s’ouvrir des discussions sur le futur système ferroviaire, la CGT cheminots a décidé de faire de l’emploi à statut une priorité revendicative et de porter ses propositions pour un service public de qualité et une amélioration des conditions de vie et de travail des salariés

Le Président de la République, dans ses voeux à la Nation, a présenté l’emploi comme une grande cause nationale pour l’année 2013 et invite les partenaires sociaux à trouver des compromis novateurs pour lutter contre la précarité du travail. Les négociations en cours avec le MEDEF sur la sécurisation de l’emploi, prélude à un projet de loi, visent au contraire à flexibiliser d’avantage l’organisation du travail et à précariser encore plus les salariés. Les dernières propositions du MEDEF (création d’un CDI « mission » à durée limitée, chantage entre mobilité ou licenciement, systématisation des accords compétitivité/emploi, réduction des droits des salariés à obtenir réparation associée à une remise en cause des prérogatives des CE et CHSCT) en disent long sur leur volonté de remettre en cause le droit du travail en France. Pour le MEDEF, le changement de cap, ce n’est pas pour maintenant !

La mobilisation de tous les salariés dans le cadre des négociations, mais aussi au cours du débat parlementaire est urgente et nécessaire. En effet, toutes les attaques contre le droit du travail ont inévitablement un impact sur les statuts particuliers et donc sur celui des cheminot(e)s. Une nouvelle régression du droit du travail aura des répercussions sur les discussions qui vont s’ouvrir sur le volet social de la réforme du système ferroviaire.

Nous pouvons aussi compter sur une direction SNCF arcboutée sur une vision mercantile du service public ferroviaire pour mettre en oeuvre ces éventuelles dispositions et remettre en cause nos droits acquis par la lutte. La mise en oeuvre des emplois d’avenir au sein de l’EPIC SNCF en est un exemple. Si la CGT accueille favorablement l’arrivée de 500 jeunes d’ici 2014 avec l’objectif de les recruter ensuite au cadre permanent, la volonté de la direction de n’appliquer qu’une partie de la loi relève de la provocation. Il en est ainsi du refus de procéder au recrutement avant le délai maximal de 36 mois et de pérenniser les missions confiées aux jeunes. Pire, la direction envisage même pour certains d’entre eux de les faire passer par la case alternance à l’issue de la période emploi d’avenir ! Rien d’étonnant quand on sait que ces contrats sont financés en partie par l’Etat. Tout est bon pour maitriser la masse salariale et assurer la production à moindre coût.

La SNCF a présenté son budget prévisionnel 2013 aux CCE et CA du mois de décembre 2012. Budget pour lequel la CGT a voté contre. Un budget placé sous le sceau de l’austérité pour les salariés et les usagers qui vont payer les conséquences en termes de service public, de réponse aux besoins et de conditions de travail. Fin 2012, 1044 emplois auront été supprimés, selon les chiffres de la direction. Nous sommes bien loin des annonces du président PEPY sur la stabilité des effectifs ! La CGT avait raison de les qualifier « d’enfumage médiatique ». Concernant 2013, la direction prévoit de supprimer 1086 emplois. Ces suppressions sont principalement issues du fret – 1073. En 5 ans, le niveau des effectifs au fret aura baissé de 5600 unités sans pour autant conduire à un développement de l’activité, alors que la direction du fret prétextait le contraire. Ainsi plus de 10 000 emplois au sein de l’EPIC SNCF auront été supprimés depuis l’arrivée de Guillaume PEPY à sa tête.

Malgré tout, les cheminot(e)s, aux côtés de la CGT, auront permis par leurs actions de freiner les velléités de la direction en obligeant la SNCF à recruter plus que ce qu’elle avait prévu. Ainsi 1062 embauches supplémentaires en 2011 et 900 en 2012 auront été arrachées aux dirigeants de la SNCF. Au-delà des chiffres, le budget prévisionnel 2013 consacre une politique des ressources humaines et donc de l’emploi axée principalement sur la maitrise de la masse salariale, la productivité du travail et la malléabilité des salariés. Ainsi l’ensemble des branches et domaines de l’entreprise entendent augmenter la productivité, développer la polyvalence, la poly-compétence, les détachements longue durée entre les établissements, les équipes dites mobiles, les parcours professionnels au niveau du groupe SNCF, le recours à la sous-traitance et à l’intérim.

Ces orientations vont inexorablement conduire à une dégradation du service public ferroviaire, des conditions de vie et de travail des cheminot(e)s. C’est pourquoi il est nécessaire, alors que vont s’ouvrir des discussions sur le futur système ferroviaire, de faire, dès ce début d’année, de l’emploi à statut une priorité revendicative.

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