L’accès aux soins devient de plus en plus difficile pour un nombre croissant de la population !

7 octobre 2011




En période de crise ce que l’on attend du gouvernement et de nos parlementaires c’est du courage, de l’exemplarité.

Au lieu de porter une réforme juste et globale de la fiscalité pour s’attaquer enfin au financement de la protection sociale, comme à l’habitude, on s’en prend à la maladie, on la taxe.

Pour ce qui concerne la CGT, nous réaffirmons notre opposition à la taxation des mutuelles et nous demandons une mise à plat de l’ensemble des niches sociales, qui constituent pour nombre d’entre elles un simple effet d’aubaine. En effet, prenons l’exemple de l’exonération des heures supplémentaires au titre la loi TEPA, c’est une niche sociale qui est une pure aberration économique, alors que la France compte près de 9,5 % de chômeurs. Nous demandons sa suppression.

Nous nous opposons aussi aux dernières mesures prises par le gouvernement en matière de sécurité sociale :

- Une nouvelle réforme du mode de calcul des indemnités journalières consistant à les calculer sur la base de 60 % du salaire net au lieu de 50 % du salaire brut est scandaleuse, elle induira une baisse du taux de remplacement de 30 €uros par mois en moyenne. Cette mesure sera concentrée sur les salariés des TPE, là où il n’y a pas d’accord de mensualisation.

- Déremboursements de médicaments, le gouvernement continue sa liste qui va payer le reste à charge ? Les mutuelles et forcément par voie de conséquence tout le monde puisque devant le désengagement de l’Etat, ces dernières vont continuer à augmenter leurs cotisations. Les restes à charge pour les usagers et ce depuis dix ans ne cessent de croître, ils représentent plusieurs dizaines de milliards d’euros.

- Dépassements d’honoraires, le gouvernement nous parle de secteur optionnel, nous sommes contre, ce dernier consiste à autoriser les dépassements d’honoraires. En effet, les médecins qui y souscriraient s’engageraient à réaliser 30 % de leur actes au tarif conventionné et à facturer les 70 % restants avec des compléments d’honoraires ne dépassant pas 50 % du tarif de la Sécu. Les premiers concernés par cette mesure seraient les anesthésistes, chirurgiens et obstétriciens qui verraient leurs dépassements pris en charge par les complémentaires santé. La mise en place de ce secteur optionnel ne pourra que faire exploser le reste à charge pour les patients et rendre encore plus difficile l’accès aux soins d’une partie croissante de la population.

- L’accès aux soins devient de plus en plus difficile pour tous. A Pau, une récente enquête menée auprès de 263 personnes choisies parmi un public en difficulté et 78 professionnels de santé, révèle une sérieuse problématique d’accès aux soins à Pau et particulièrement en ce qui concerne l’accès aux soins de premiers recours : sont pointés le dentiste, le généraliste et l’ophtalmologiste.

En effet, 41 % des personnes disent avoir rencontré des difficultés à se soigner. Le coût des soins est l’un des freins majeurs et l’enquête fait apparaître que les personnes en situation précaire et malgré ce que l’on peut entendre ici et là, attendent d’être très malades pour consulter. Du coup, bon nombre d’entre eux se tournent vers les urgences de l’hôpital qui ont l’avantage d’être ouvertes et d’être gratuites.

- La nouvelle convention médicale signée avant l’été entre l’assurance maladie et les médecins nous a profondément choqué, en fait, on va verser des primes aux médecins pour les récompenser de bien faire leur travail. Comment ce gouvernement va-t-il justifier ces milliers d’euros pour quelques-uns et les taxes pour la majorité.

Cette majorité qui se lève tôt, travaille, produit et prend conscience de l’imposture.

- Le dossier perte d’autonomie est repoussé aux calendes grecques, alors que notre population vieillit et que la prise en charge va devenir une priorité pour bien vieillir chez soi ou dans une structure spécialisée.

Le temps est venu de construire un autre modèle de développement, nous voulons être partie prenante de la réflexion sur l’évolution de notre système de protection sociale et son financement, comme l’ont maintes fois proposés nos conseillers CGT au niveau de la CNAMTS, comme auprès de nos CPAM locales : nous voulons un débat national sur la Sécurité Sociale, car nous avons une approche globale, cohérente et nécessaire pour traiter des problématiques qui sont de véritables enjeux de société pour toutes les générations.

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